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Club Ecologie et Liberté

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Manifeste 3eme partie

 

SOMMAIRE

Les huit priorités de l'Autre politique écologique :

-Renouveler les bases de la coopération mondiale des Etats au service de la planète Terre.
-Ecologie et Liberté

- Pour la révision des traités de Maästricht et d'Amsterdam.
- Pour une Europe confédérale respectueuse de la souveraineté des Nations.

-Pour un rééquilibrage des territoires en faveur du monde rural revitalisé et d'un milieu urbain rendu à sa vocation de lieu de rencontre.
-Penser autrement les transports en limitant la pollution.
-Pour une gestion durable des ressources naturelles.

-Santé et protection sociale : sortir des sentiers battus.

CONCLUSION

Articuler regroupement des partisans de l'Autre politique et construction de l'Union des écologistes

 

LES HUIT PRIORITES DE L'AUTRE POLITIQUE ECOLOGIQUE

Renouveler les bases de la coopération mondiale des Etats au service de la Planète Terre:

Les écologistes ne peuvent se désintéresser des questions internationales qui conditionnent la survie de l'humanité. La solution à ces problèmes passe par la coopération des Etats Nations souverains placés sur un pied d'égalité.

Face aux grands défis que représentent l'explosion démographique, l'effet de serre, l'approfondissement du fossé Nord-Sud, la multiplication des génocides, les désastres sociaux engendrés par les mouvements incontrôlés de capitaux, le cadre indépassable de cette coopération internationale est l'ONU.

Cela nécessite de renforcer son autorité et de réaffirmer sa primauté vis-à-vis de l'OTAN comme vis-à-vis des organismes de concertation internationale, plus ou moins informels, issus de la mondialisation.

Si la Charte Universelle des Droits de l'Homme constitue, pour les écologistes humanistes que nous sommes, un texte de référence incontournable, le fonctionnement de l'ONU doit être cependant profondément modifié.

Avec la réunification de l'Allemagne et la fin de la guerre froide, le droit de véto des membres du Conseil de Sécurité n'a plus de justification, car il est contraire au principe : un Etat, une Voix.

L'ONU doit aussi faire preuve de davantage d'efficacité. La Confédération des Ecologistes Indépendants demande, notamment, qu'en matière d'environnement, ses compétences soient regroupées au sein d'une même institution qui pourra ainsi mieux en coordonner les différents aspects.

 

Relever le défi démographique :

L'augmentation de la population mondiale se chiffre aujourd'hui à un milliard d'individus tous les 10 ans. Cette croissance démographique est incompatible avec une gestion écologique de la planète.

La Confédération des Ecologistes Indépendants entend aborder ces problèmes sans les dissocier de leurs racines économiques et sociales. S'attaquer à la croissance incontrôlée de l'humanité, c'est d'abord s'attaquer à la pauvreté et aux inégalités sociales qui font que les enfants sont nécessaires à la subsistance des adultes et des personnes âgées. Cela nécessite le renforcement, et non la dilution des frontières nationales afin de rendre efficace le boycott des produits finis issus du travail des enfants. C'est ensuite s'attaquer aux systèmes idéologiques qui, sous couvert d'un détournement de la religion, considèrent les femmes comme des machines à procréer, à qui l'accès à l'éducation est interdit. La communauté nationale doit conditionner de manière stricte son aide au développement en direction des pays qui pratiquent une scolarisation effectivement égalitaire des enfants des deux sexes.

C'est enfin, mettre en place des politiques de régulation des naissances qui soient basées sur le consentement des populations et non pas sur des méthodes autoritaires inefficaces du point de vue des faits et inacceptables dans le domaine de l'éthique.

 

Ecologie et Liberté :

L'écologie de liberté refuse de croire que, par miracle, les interdictions en matière d'environnement puissent aboutir à des comportements écologiques, et encore moins, à protéger l'environnement.

Il n'y a pas de miracle à attendre de la multiplication des interdictions, si les conditions de développement restent les mêmes. En effet, dans la mesure où les décideurs des firmes transnationales sont de plus en plus coupés des communautés politiques et des lieux de débat démocratique, il est évident qu'ils ne peuvent prendre en compte les aspects humains et environnementaux. Pour que l'écologie se réalise effectivement, il faut donc libérer les citoyens des contraintes qui les poussent à des comportements non écologiques, et créer en même temps les conditions de comportements écologiques, à la fois attractifs et possibles.

A titre d'exemple, en matière de lutte contre la pollution atmosphérique en ville, on peut comparer les effets d'une interdiction de l'automobile en centre-ville (qui peut aboutir à augmenter le besoin de transport), avec le choix d'une structure urbaine multipolaire, où chaque pôle est doté de services de proximité variés, où les distances et les temps de transport sont réduits. Dans le domaine de l'emploi, le développement du télétravail permet de maintenir et de créer des emplois qualifiants dans les zones rurales, même désertifiées. Pour rendre ces projets crédibles, il est nécessaire de réaliser des investissements considérables alternatifs aux investissements proposés par les partis productivistes dans les domaines des transports, de l'urbanisme, du logement, des équipements décentralisés. Ces investissements de l'Etat, des Collectivités Territoriales sont aussi un moyen indispensable pour créer facilement des emplois et pour poser autrement la question de la réduction du temps de travail, des déficits publics et du rétablissement d'une économie en circuit.

 

Pour la révision des traités de Maastricht et d'Amsterdam :

Une lutte efficace contre la mondialisation nécessite que les dimensions des marchés ne dépassent pas la dimension de la Communauté Politique. Or, la dynamique du Traité de Maastricht est contraire à cet objectif. Celui-ci mondialise la libre circulation des capitaux (article 75). Les critères de convergence, imposant la réduction des déficits afin de mettre en place la monnaie unique, accentuent les tensions récessionnistes.
L'indépendance des banques centrales amplifie la perte de maîtrise de l'économie par rapport au pouvoir politique. La coopération économique est abandonnée au profit d'alliances, qui font passer des pans entiers de notre économie sur la coupe de multinationales notamment américaines ou asiatiques.

L'Euro, dans sa forme actuelle, apparaît comme un anachronisme historique. En pleine période de désinflation, l'objectif unique de défense de la monnaie assigné à la Banque Centrale Européenne va avoir pour conséquence de freiner la croissance et donc la baisse du chômage dans chacun des Etats membres. Le Traité d'Amsterdam aggrave le traité de Maästricht. Dans le domaine commercial, il parachève le démantèlement de l'union douanière, fondement du marché commun et transforme l'Europe en simple zone de libre-échange.

Sur le plan budgétaire, il met les Etats sous tutelle au travers des mécanismes automatiques de sanction de dissuasion. Par exemple, avec le pacte de stabilité budgétaire, les Etats qui auront un déficit public supérieur à 3 % feront l'objet de sanctions financières pouvant aller jusqu'à 0,5 % de leur Produit Intérieur Brut. Il s'agit là, de la remise en cause du principe de subsidiarité qui prévoyait de laisser un maximum d'autonomie aux structures locales et nationales. De manière plus générale, le droit communautaire devient supérieur au droit national, y compris au droit constitutionnel, donc aux lois de la République. Des pans entiers de la souveraineté sont abandonnés (immigration, visas, droit d'asile..) et le passage de la règle de l'unanimité à la règle de la majorité qualifiée se généralise.
Ces traités s'opposent donc à la fois à l'expression de la Démocratie et à la défense du système social.

Pour une Europe Confédérale respectueuse de la souveraineté des Etats Nations :

L'évolution technocratique induite par les traitées de Maästricht et d'Amsterdam est non seulement malsaine pour la démocratie, mais elle est inefficace sur le plan économique.

A l'exception de l'agroalimentaire, l'intégration économique européenne ne cesse de régresser et le grand marché intérieur européen n'a pas vu le jour. A périmètre constant (les 15 membres actuels), la part des importations d'origine communautaire, dans le domaine industriel, a baissé de 7 points en France, et de 12 points en Allemagne, depuis 1973. Entre la mondialisation des échanges et la construction d'un espace économique européen, il faut choisir. Dès lors que l'on refuse toute discrimination vis-à-vis des entreprises extra européennes, les entreprises européennes n'ont aucune raison de privilégier les alliances avec leurs partenaires de la Communauté. Cela explique, par exemple, que l'efforts conjoints de recherche au niveau européen demeurent dérisoires.

La Confédération des Ecologistes Indépendants considère qu'il faut changer de cap si l'Europe veut être un contrepoids efficace à l'hégémonie américaine.

Dans le domaine monétaire, nous nous battons pour que l'euro passe du statut de monnaie unique au statut de monnaie commune. Nous sommes favorables au principe de parités fixes entre les monnaies européennes, mais nous considérons que le Franc doit subsister, compte tenu des responsabilités historiques de la France, notamment vis-à-vis de l'Afrique francophone. La disparition du Franc sonnerait, en effet, le glas du Franc CFA qui est un élément de stabilité et de développement pour toute cette zone de la francophonie.

Dans le domaine économique, il faut rétablir la préférence communautaire. Les produits fabriqués avec des bas salaires et une protection sociale et environnementale inférieure, doivent payer une taxe à leur entrée en Europe. Nous ne proposons pas que l'Europe se ferme vis-à-vis du reste du monde. Nous souhaitons qu'elle mesure ses conditions d'ouverture en accordant des conditions préférentielles aux pays les plus proches d'elle sur le plan géographique, historique et culturel.

Une économie mondialisée est une absurdité écologique. Seul un découplage par rapport aux contraintes du marché mondial est susceptible de redonner une marge de manœuvre.

La préférence communautaire est donc un moyen pour rétablir les circuits courts de production, limiter les pollutions liées aux transports, préserver les identités, et trouver le meilleur compromis entre les impératifs économiques et les impératifs d'écologie humaine qui s'imposent à chaque société.

Dans le domaine politique, la Confédération des Ecologistes Indépendants réaffirme la position exprimée dans sa Charte de 1994. Elle se prononce pour une Europe Confédérale, respectueuse de la souveraineté et de l'identité de chacun des Etats qui la composent.

L'Europe ne se construira pas en vidant graduellement les nations de leur substance au profit des banquiers de Francfort, des Commissaires de Bruxelles et de Juges de Luxembourg.

Nous préconisons de redonner aux nations européennes foi dans l'avenir, en développant une coopération intergouvernementale librement consentie. C'est de cette manière que le Rhin est repassé de l'état d'égout à celui de fleuve, c'est sur ces bases que les projets Ariane et Airbus ont prospéré avec le succès que l'on sait.

 

Pour un rééquilibrage des territoires en faveur d'un monde rural revitalisé et d'un monde urbain rendu à sa vocation de lieu de rencontre :

L'aménagement du territoire tel qu'il a été pratiqué en France depuis 30 ans n'a abouti qu'à la concentration spatiale des activités et des hommes et à la désertification des campagnes.

L'existence de flux mondiaux de plus en plus importants exige la construction d'infrastructures de transport très coûteuses, dimensionnées pour accueillir des marchandises du monde entier : aéroports, plates-formes logistiques, ports, gares ferroviaires... Cependant, les ressources financières étant limitées, la mondialisation e l'économie est devenue un prétexte à la concentration des infrastructures, et par-là même, à la concentration des activités, sur quelques villes "privilégiées".

Si la concentration urbaine a souvent permis des économies d'échelle, l'excessivité dans la concentration aboutit, aujourd'hui, à une dégradation grave des conditions de vie de l'homme en ville, et à des surcoûts de gestion si importants qu'ils doivent nous amener à reconsidérer, à la fois, le bien-fondé de ce degré de concentration, mais aussi, la manière de le conduire.
Cette sur-concentration se fait à l'encontre de l'écologie, de l'équilibre urbain-rural, et des aspirations des Français qui recherchent, dans leur espace de vie quotidien, la possibilité du contact privilégié avec les autres et avec la nature, l'existence de services et d'espaces publics de proximité. On peut constater qu'une croissance urbaine mal organisée, peut faire perdre à la ville sa fonction d'agora où les rencontres et les échanges sont facilités.

La conception écologique de l'aménagement du territoire repose sur la nécessité d'un mode de consommation moins vorace en énergie, en matières premières qui s'appuie sur des régions aux identités culturelles affirmées et à l'économie diversifiée. Nous nous prononçons pour le rééquilibrage en faveur du monde rural des villes moyennes. A l'intérieur des grandes métropoles, l'aménagement du territoire passe par la remise en cause de la spécialisation de l'espace en matière de logement, de travail, de loisirs, qui multiplie les déplacements obligatoires et augmente les pollutions liées à l'automobile.

Pour que la ville continue à être véritablement ce lieu d'échanges convivial, il lui faut des centralités à taille humaine, c'est-à- dire des quartiers bien vivants, avec des cafés, des commerces, des services, des activités et des transports de proximité. Ceci est incompatible avec la tendance actuelle à la spécialisation des sols par zone (zone d'habitat, zone d'activité, zone commerciale, zone centre-ville), qui, en outre, induit une multiplication des besoins de transport. La croissance urbaine ne peut donc se faire dans de bonnes conditions que par l'augmentation des centres urbains de quartier en proportion de l'augmentation de la population.

C'est pourquoi, un rééquilibrage des activités, des infrastructures et des hommes sur le territoire, est devenu indispensable pour rétablir les équilibres vitaux des écosystèmes urbains et ruraux. Dans le domaine rural, favoriser l'emploi local, maintenir le commerce, l'école, l'artisanat, conserver et restaurer le bâti ancien, encourager le locatif, aider à la création de gîtes, développer le maintien à domicile des personnes âgées, faire vivre l'agriculture, sont des priorités de la Confédération.

Dans le cadre de l'intercommunalité, la commune doit garder le choix de ses options et son entité propre.

Toutes ces mesures nécessitent une péréquation intégrale des ressources fiscales entre régions riches et régions pauvres, communes riches et communes pauvres, à l'image de ce qui existe en Allemagne.

Penser autrement les transports en limitant la pollution:

Lors de l'adoption du Traité de Maastricht, Jacques Delors s'est targué que la libéralisation des échanges allait générer une augmentation des transports de 40 %. Cette logique est contradictoire la logique écologique.

En proposant de limiter la mondialisation, en réorganisant les villes autour de quartiers, en développant les télécommunications, les vidéoconférences, le télétravail, les écologistes ont l'ambition de limiter massivement les transports, principale source de la dégradation de la qualité de notre air.

Ces propositions sont à articuler avec des mesures techniques plus concrètes que les gouvernements de Droite comme de Gauche se sont toujours refusées à prendre :
- La taxe proportionnelle au nombre de kilomètres séparant producteurs et consommateurs afin que les tomates de Hollande ne viennent plus concurrencer les tomates de Provence à Marseille en plein mois d'août.
- La substitution du rail à la route grâce au développement de lignes prioritaires pour les marchandises sur les axes actuellement peu utilisés pour le transport voyageur.
- Le développement des infrastructures régionales plutôt que les réseaux internationaux.
- La priorité au maintien et à l'amélioration du maillage ferroviaire trans-régional sur la construction de lignes nouvelles TGV vis-à-vis desquelles nous n'avons cependant, pas d'opposition de principe.

Pour une gestion durable des ressources naturelles:

Les questions de la qualité de l'eau, de l'air, d'une gestion écologique des déchets, ménagers ou nucléaires, sont devenues des problèmes majeurs pour les opinions publiques des pays développés. C'est là, une victoire morale considérable pour les pionniers de l'écologie des années 70 qui se sont battus contre le nucléaire en faveur des énergies renouvelables, contre l'agriculture productiviste en faveur d'une agriculture respectueuse des écosystèmes.

Cependant, la médiatisation de ces questions ne doit pas faire illusion. Les problèmes demeurent et même d'aggravent. La pollution de l'eau est rarement traitée en amont.

Malgré les ponctions considérables opérées sur le dos du contribuable par les agences de bassin, la qualité de l'eau de nos rivières et de nos nappes phréatiques ne cesse de se dégrader.

Dans le domaine des déchets, l'incinération est en train de remplacer, de manière hégémonique, la mise en décharge. Les incinérateurs, d'une part, les usines de dénitrification de l'eau, d'autre part, ne font que substituer à d'anciennes pollutions de nouvelles pollutions, peut être plus pernicieuses, comme dans le cas de l'eau dénitrifiée. Ils assurent, dans le même temps, des profits considérables à quelques multinationales en situation de monopole. Dans ce domaine, comme dans d'autres, la Confédération des Ecologistes Indépendants considère qu'il faut s'attaquer aux causes qui ont induit ces choix économiques et écologiques aberrants. Privilégier les solutions préventives implique de remettre en cause la mondialisation et la logique du profit à court terme, au profit d'un développement durable. Les choix techniques sont toujours, en dernière instance, des choix politiques... Substituer à grande échelle, la co-génération et les énergies renouvelables au nucléaire, implique, par exemple, une autre politique d'aménagement du territoire qui privilégie le retour à une économie de circuit au détriment d'une économie ouverte.

Santé et protection sociale : sortir des sentiers battus

L'accès à une médecine de qualité doit être garanti à tous, quel que soit le statut économique et social des malades. Un système de médecine et de protection sociale à 2 vitesses ne saurait trouver sa place, malgré l'avancée de la société duale. Les Ecologistes Indépendants considèrent que l'équilibre financier de la Sécurité Sociale passe par une refonte profonde de la fiscalité et des cotisations sociales.

Parallèlement, le système actuel de santé doit être modifié. Il convient de réformer rapidement les études médicales. Le corps médical doit être conduit à soigner des malades plutôt que des maladies. C'est bien le sens du serment d'Hippocrate. Il est essentiel de revaloriser l'entretien personnel et l'examen clinique plutôt que les actes techniques anonymes. De même, la préférence doit aller aux soins à domicile et aux hôpitaux à dimension humaine et non aux grandes concentrations hospitalières.

Un maillage régulier de centres de soins doit être considéré comme une condition nécessaire d'un aménagement du territoire réussi. Les missions de la Sécurité Sociale doivent êtres repensés. Des compétences nouvelles doivent lui être attribuées dans le domaine de la prévention. Il lui appartiendra notamment, d'initier les débats d'utilité publique sur les sujets de société relatifs à la santé du type drogue et mondialisation, obésité et consumérisme, cancers et pollutions.

Enfin, les thérapies douces en tant que traitement préventif du "terrain"- seront systématiquement essayées en première intention, avant toute médication brutale et invasive. Leur remboursement par la Sécurité Sociale doit être généralisé C'est à l'individu qu'il incombe de prendre en charge sa propre santé.

CONCLUSION : ARTICULER REGROUPEMENT DES PARTISANS DE L'AUTRE POLITIQUE ET CONSTRUCTION DE L'UNION DES ECOLOGISTES.

Tout programme politique reste un catalogue de vœux pieux, s'il ne débouche pas sur une structuration organisationnelle. Depuis sa création en 1993, la Confédération des Ecologistes Indépendants a toujours combiné le combat pour le regroupement des partisans de l'Autre Politique avec la construction de l'Union des Ecologistes.

Ces deux approches sont complémentaires car elles sont de nature différente. Le combat des partisans de l'Autre Politique est un combat conjoncturel qui divise toutes les familles politiques démocratiques françaises. Il vise à restituer à la France sa souveraineté dans le domaine politique, économique, judiciaire, en luttant contre les excès de la mondialisation et contre la dictature technocratique de la bureaucratie de l'Union Européenne. A l'image du Conseil National de la Résistance, durant la 2e guerre mondiale, ce regroupement a durée de vie limitée, n'a pas à se substituer aux organisations politiques existantes. Par exemple, se battre ensemble pour déconnecter l'agriculture du marché mondial n'implique pas que nous ayons obligatoirement la même conception du développement du monde rural. Dans ce travail avec nos partenaires de l'Autre Politique, il est prioritaire que nous gardions notre identité en rappelant systématiquement quels sont les fondements de l'Autre Politique Ecologique. Le combat pour l'Union des Ecologistes a une autre dimension... L'Ecologie est la seule utopie concrète capable de donner un contenu aux aspirations à vivre et à travailler autrement, de concevoir d'autres rapports économiques permettant aux valeurs de convivialité, de beauté et d'amour de devenir prioritaires. L'Ecologie est à la fois une synthèse et un dépassement des deux idéologie, le libéralisme et le socialisme, qui ont structuré le débat politique au XIX° et XX° siècle. Comme toute pensée politique naissante, l'Ecologie connaît un accouchement organisationnel difficile dont il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure

. A l'image de l'enfant qui fait ses premiers pas, certains ne voient pas d'issue sans se raccrocher au bras tutélaire de la Gauche ou de la Droite. D'autres, parfois les mêmes, considèrent que pour faire sérieux, moderne, "branché", l'Ecologie doit faire siens les mythes de l'idéologie dominante dont la mondialisation est le vecteur.

La Confédération des Ecologistes Indépendants ne partage aucune de ces illusions. Elle respecte les rythmes de maturation des différents courants écologiques français. Elle estime que ces divergences, certes importantes, ne sont pas une raison pour rester divisés. C'est pourquoi la Confédération des Ecologistes Indépendants propose le rassemblement des organisations écologistes au sein de l'Union des Ecologistes. Le caractère strictement confédéral que nous souhaitons donner à cette Union des Ecologistes permettra à chacun de conserver sa spécificité programmatique tout en partant unis chaque fois que les circonstances l'exigeront.

La Confédération des Ecologistes Indépendants appelle toutes les associations, tous les individus qui partagent son double objectif de lutte contre les excès de la mondialisation et de rassemblement des écologistes à la rejoindre sans tarder.