LES
HUIT PRIORITES DE L'AUTRE POLITIQUE ECOLOGIQUE
Renouveler
les bases de la coopération mondiale des Etats au service de la
Planète Terre:
Les
écologistes ne peuvent se désintéresser des questions internationales
qui conditionnent la survie de l'humanité. La solution à ces problèmes
passe par la coopération des Etats Nations souverains placés sur
un pied d'égalité.
Face
aux grands défis que représentent l'explosion démographique, l'effet
de serre, l'approfondissement du fossé Nord-Sud, la multiplication
des génocides, les désastres sociaux engendrés par les mouvements
incontrôlés de capitaux, le cadre indépassable de cette coopération
internationale est l'ONU.
Cela
nécessite de renforcer son autorité et de réaffirmer sa primauté
vis-à-vis de l'OTAN comme vis-à-vis des organismes de concertation
internationale, plus ou moins informels, issus de la mondialisation.
Si
la Charte Universelle des Droits de l'Homme constitue, pour les
écologistes humanistes que nous sommes, un texte de référence incontournable,
le fonctionnement de l'ONU doit être cependant profondément modifié.
Avec
la réunification de l'Allemagne et la fin de la guerre froide, le
droit de véto des membres du Conseil de Sécurité n'a plus de justification,
car il est contraire au principe : un Etat, une Voix.
L'ONU
doit aussi faire preuve de davantage d'efficacité. La Confédération
des Ecologistes Indépendants demande, notamment, qu'en matière d'environnement,
ses compétences soient regroupées au sein d'une même institution
qui pourra ainsi mieux en coordonner les différents aspects.
Relever
le défi démographique :
L'augmentation
de la population mondiale se chiffre aujourd'hui à un milliard d'individus
tous les 10 ans. Cette croissance démographique est incompatible
avec une gestion écologique de la planète.
La
Confédération des Ecologistes Indépendants entend aborder ces problèmes
sans les dissocier de leurs racines économiques et sociales. S'attaquer
à la croissance incontrôlée de l'humanité, c'est d'abord s'attaquer
à la pauvreté et aux inégalités sociales qui font que les enfants
sont nécessaires à la subsistance des adultes et des personnes âgées.
Cela nécessite le renforcement, et non la dilution des frontières
nationales afin de rendre efficace le boycott des produits finis
issus du travail des enfants. C'est ensuite s'attaquer aux systèmes
idéologiques qui, sous couvert d'un détournement de la religion,
considèrent les femmes comme des machines à procréer, à qui l'accès
à l'éducation est interdit. La communauté nationale doit conditionner
de manière stricte son aide au développement en direction des pays
qui pratiquent une scolarisation effectivement égalitaire des enfants
des deux sexes.
C'est
enfin, mettre en place des politiques de régulation des naissances
qui soient basées sur le consentement des populations et non pas
sur des méthodes autoritaires inefficaces du point de vue des faits
et inacceptables dans le domaine de l'éthique.
Ecologie
et Liberté :
L'écologie
de liberté refuse de croire que, par miracle, les interdictions
en matière d'environnement puissent aboutir à des comportements
écologiques, et encore moins, à protéger l'environnement.
Il
n'y a pas de miracle à attendre de la multiplication des interdictions,
si les conditions de développement restent les mêmes. En effet,
dans la mesure où les décideurs des firmes transnationales sont
de plus en plus coupés des communautés politiques et des lieux de
débat démocratique, il est évident qu'ils ne peuvent prendre en
compte les aspects humains et environnementaux. Pour que l'écologie
se réalise effectivement, il faut donc libérer les citoyens des
contraintes qui les poussent à des comportements non écologiques,
et créer en même temps les conditions de comportements écologiques,
à la fois attractifs et possibles.
A
titre d'exemple, en matière de lutte contre la pollution atmosphérique
en ville, on peut comparer les effets d'une interdiction de l'automobile
en centre-ville (qui peut aboutir à augmenter le besoin de transport),
avec le choix d'une structure urbaine multipolaire, où chaque pôle
est doté de services de proximité variés, où les distances et les
temps de transport sont réduits. Dans le domaine de l'emploi, le
développement du télétravail permet de maintenir et de créer des
emplois qualifiants dans les zones rurales, même désertifiées. Pour
rendre ces projets crédibles, il est nécessaire de réaliser des
investissements considérables alternatifs aux investissements proposés
par les partis productivistes dans les domaines des transports,
de l'urbanisme, du logement, des équipements décentralisés. Ces
investissements de l'Etat, des Collectivités Territoriales sont
aussi un moyen indispensable pour créer facilement des emplois et
pour poser autrement la question de la réduction du temps de travail,
des déficits publics et du rétablissement d'une économie en circuit.
Pour
la révision des traités de Maastricht et d'Amsterdam :
Une
lutte efficace contre la mondialisation nécessite que les dimensions
des marchés ne dépassent pas la dimension de la Communauté Politique.
Or, la dynamique du Traité de Maastricht est contraire à cet objectif.
Celui-ci mondialise la libre circulation des capitaux (article 75).
Les critères de convergence, imposant la réduction des déficits
afin de mettre en place la monnaie unique, accentuent les tensions
récessionnistes.
L'indépendance des banques centrales amplifie la perte de maîtrise
de l'économie par rapport au pouvoir politique. La coopération économique
est abandonnée au profit d'alliances, qui font passer des pans entiers
de notre économie sur la coupe de multinationales notamment américaines
ou asiatiques.
L'Euro,
dans sa forme actuelle, apparaît comme un anachronisme historique.
En pleine période de désinflation, l'objectif unique de défense
de la monnaie assigné à la Banque Centrale Européenne va avoir pour
conséquence de freiner la croissance et donc la baisse du chômage
dans chacun des Etats membres. Le Traité d'Amsterdam aggrave le
traité de Maästricht. Dans le domaine commercial, il parachève le
démantèlement de l'union douanière, fondement du marché commun et
transforme l'Europe en simple zone de libre-échange.
Sur
le plan budgétaire, il met les Etats sous tutelle au travers des
mécanismes automatiques de sanction de dissuasion. Par exemple,
avec le pacte de stabilité budgétaire, les Etats qui auront un déficit
public supérieur à 3 % feront l'objet de sanctions financières pouvant
aller jusqu'à 0,5 % de leur Produit Intérieur Brut. Il s'agit là,
de la remise en cause du principe de subsidiarité qui prévoyait
de laisser un maximum d'autonomie aux structures locales et nationales.
De manière plus générale, le droit communautaire devient supérieur
au droit national, y compris au droit constitutionnel, donc aux
lois de la République. Des pans entiers de la souveraineté sont
abandonnés (immigration, visas, droit d'asile..) et le passage de
la règle de l'unanimité à la règle de la majorité qualifiée se généralise.
Ces traités s'opposent donc à la fois à l'expression de la Démocratie
et à la défense du système social.
Pour
une Europe Confédérale respectueuse de la souveraineté des Etats
Nations :
L'évolution
technocratique induite par les traitées de Maästricht et d'Amsterdam
est non seulement malsaine pour la démocratie, mais elle est inefficace
sur le plan économique.
A l'exception
de l'agroalimentaire, l'intégration économique européenne ne cesse
de régresser et le grand marché intérieur européen n'a pas vu le
jour. A périmètre constant (les 15 membres actuels), la part des
importations d'origine communautaire, dans le domaine industriel,
a baissé de 7 points en France, et de 12 points en Allemagne, depuis
1973. Entre la mondialisation des échanges et la construction d'un
espace économique européen, il faut choisir. Dès lors que l'on refuse
toute discrimination vis-à-vis des entreprises extra européennes,
les entreprises européennes n'ont aucune raison de privilégier les
alliances avec leurs partenaires de la Communauté. Cela explique,
par exemple, que l'efforts conjoints de recherche au niveau européen
demeurent dérisoires.
La
Confédération des Ecologistes Indépendants considère qu'il faut
changer de cap si l'Europe veut être un contrepoids efficace à l'hégémonie
américaine.
Dans
le domaine monétaire, nous nous battons pour que l'euro passe du
statut de monnaie unique au statut de monnaie commune. Nous sommes
favorables au principe de parités fixes entre les monnaies européennes,
mais nous considérons que le Franc doit subsister, compte tenu des
responsabilités historiques de la France, notamment vis-à-vis de
l'Afrique francophone. La disparition du Franc sonnerait, en effet,
le glas du Franc CFA qui est un élément de stabilité et de développement
pour toute cette zone de la francophonie.
Dans
le domaine économique, il faut rétablir la préférence communautaire.
Les produits fabriqués avec des bas salaires et une protection sociale
et environnementale inférieure, doivent payer une taxe à leur entrée
en Europe. Nous ne proposons pas que l'Europe se ferme vis-à-vis
du reste du monde. Nous souhaitons qu'elle mesure ses conditions
d'ouverture en accordant des conditions préférentielles aux pays
les plus proches d'elle sur le plan géographique, historique et
culturel.
Une
économie mondialisée est une absurdité écologique. Seul un découplage
par rapport aux contraintes du marché mondial est susceptible de
redonner une marge de manœuvre.
La
préférence communautaire est donc un moyen pour rétablir les circuits
courts de production, limiter les pollutions liées aux transports,
préserver les identités, et trouver le meilleur compromis entre
les impératifs économiques et les impératifs d'écologie humaine
qui s'imposent à chaque société.
Dans
le domaine politique, la Confédération des Ecologistes Indépendants
réaffirme la position exprimée dans sa Charte de 1994. Elle se prononce
pour une Europe Confédérale, respectueuse de la souveraineté et
de l'identité de chacun des Etats qui la composent.
L'Europe
ne se construira pas en vidant graduellement les nations de leur
substance au profit des banquiers de Francfort, des Commissaires
de Bruxelles et de Juges de Luxembourg.
Nous
préconisons de redonner aux nations européennes foi dans l'avenir,
en développant une coopération intergouvernementale librement consentie.
C'est de cette manière que le Rhin est repassé de l'état d'égout
à celui de fleuve, c'est sur ces bases que les projets Ariane et
Airbus ont prospéré avec le succès que l'on sait.
Pour
un rééquilibrage des territoires en faveur d'un monde rural revitalisé
et d'un monde urbain rendu à sa vocation de lieu de rencontre :
L'aménagement
du territoire tel qu'il a été pratiqué en France depuis 30 ans n'a
abouti qu'à la concentration spatiale des activités et des hommes
et à la désertification des campagnes.
L'existence
de flux mondiaux de plus en plus importants exige la construction
d'infrastructures de transport très coûteuses, dimensionnées pour
accueillir des marchandises du monde entier : aéroports, plates-formes
logistiques, ports, gares ferroviaires... Cependant, les ressources
financières étant limitées, la mondialisation e l'économie est devenue
un prétexte à la concentration des infrastructures, et par-là même,
à la concentration des activités, sur quelques villes "privilégiées".
Si
la concentration urbaine a souvent permis des économies d'échelle,
l'excessivité dans la concentration aboutit, aujourd'hui, à une
dégradation grave des conditions de vie de l'homme en ville, et
à des surcoûts de gestion si importants qu'ils doivent nous amener
à reconsidérer, à la fois, le bien-fondé de ce degré de concentration,
mais aussi, la manière de le conduire.
Cette sur-concentration se fait à l'encontre de l'écologie, de l'équilibre
urbain-rural, et des aspirations des Français qui recherchent, dans
leur espace de vie quotidien, la possibilité du contact privilégié
avec les autres et avec la nature, l'existence de services et d'espaces
publics de proximité. On peut constater qu'une croissance urbaine
mal organisée, peut faire perdre à la ville sa fonction d'agora
où les rencontres et les échanges sont facilités.
La
conception écologique de l'aménagement du territoire repose sur
la nécessité d'un mode de consommation moins vorace en énergie,
en matières premières qui s'appuie sur des régions aux identités
culturelles affirmées et à l'économie diversifiée. Nous nous prononçons
pour le rééquilibrage en faveur du monde rural des villes moyennes.
A l'intérieur des grandes métropoles, l'aménagement du territoire
passe par la remise en cause de la spécialisation de l'espace en
matière de logement, de travail, de loisirs, qui multiplie les déplacements
obligatoires et augmente les pollutions liées à l'automobile.
Pour
que la ville continue à être véritablement ce lieu d'échanges convivial,
il lui faut des centralités à taille humaine, c'est-à- dire des
quartiers bien vivants, avec des cafés, des commerces, des services,
des activités et des transports de proximité. Ceci est incompatible
avec la tendance actuelle à la spécialisation des sols par zone
(zone d'habitat, zone d'activité, zone commerciale, zone centre-ville),
qui, en outre, induit une multiplication des besoins de transport.
La croissance urbaine ne peut donc se faire dans de bonnes conditions
que par l'augmentation des centres urbains de quartier en proportion
de l'augmentation de la population.
C'est
pourquoi, un rééquilibrage des activités, des infrastructures et
des hommes sur le territoire, est devenu indispensable pour rétablir
les équilibres vitaux des écosystèmes urbains et ruraux. Dans le
domaine rural, favoriser l'emploi local, maintenir le commerce,
l'école, l'artisanat, conserver et restaurer le bâti ancien, encourager
le locatif, aider à la création de gîtes, développer le maintien
à domicile des personnes âgées, faire vivre l'agriculture, sont
des priorités de la Confédération.
Dans
le cadre de l'intercommunalité, la commune doit garder le choix
de ses options et son entité propre.
Toutes
ces mesures nécessitent une péréquation intégrale des ressources
fiscales entre régions riches et régions pauvres, communes riches
et communes pauvres, à l'image de ce qui existe en Allemagne.
Penser
autrement les transports en limitant la pollution:
Lors
de l'adoption du Traité de Maastricht, Jacques Delors s'est targué
que la libéralisation des échanges allait générer une augmentation
des transports de 40 %. Cette logique est contradictoire la logique
écologique.
En
proposant de limiter la mondialisation, en réorganisant les villes
autour de quartiers, en développant les télécommunications, les
vidéoconférences, le télétravail, les écologistes ont l'ambition
de limiter massivement les transports, principale source de la dégradation
de la qualité de notre air.
Ces
propositions sont à articuler avec des mesures techniques plus concrètes
que les gouvernements de Droite comme de Gauche se sont toujours
refusées à prendre :
- La taxe proportionnelle au nombre de kilomètres séparant producteurs
et consommateurs afin que les tomates de Hollande ne viennent plus
concurrencer les tomates de Provence à Marseille en plein mois d'août.
- La substitution du rail à la route grâce au développement de lignes
prioritaires pour les marchandises sur les axes actuellement peu
utilisés pour le transport voyageur.
- Le développement des infrastructures régionales plutôt que les
réseaux internationaux.
- La priorité au maintien et à l'amélioration du maillage ferroviaire
trans-régional sur la construction de lignes nouvelles TGV vis-à-vis
desquelles nous n'avons cependant, pas d'opposition de principe.
Pour
une gestion durable des ressources naturelles:
Les
questions de la qualité de l'eau, de l'air, d'une gestion écologique
des déchets, ménagers ou nucléaires, sont devenues des problèmes
majeurs pour les opinions publiques des pays développés. C'est là,
une victoire morale considérable pour les pionniers de l'écologie
des années 70 qui se sont battus contre le nucléaire en faveur des
énergies renouvelables, contre l'agriculture productiviste en faveur
d'une agriculture respectueuse des écosystèmes.
Cependant,
la médiatisation de ces questions ne doit pas faire illusion. Les
problèmes demeurent et même d'aggravent. La pollution de l'eau est
rarement traitée en amont.
Malgré
les ponctions considérables opérées sur le dos du contribuable par
les agences de bassin, la qualité de l'eau de nos rivières et de
nos nappes phréatiques ne cesse de se dégrader.
Dans
le domaine des déchets, l'incinération est en train de remplacer,
de manière hégémonique, la mise en décharge. Les incinérateurs,
d'une part, les usines de dénitrification de l'eau, d'autre part,
ne font que substituer à d'anciennes pollutions de nouvelles pollutions,
peut être plus pernicieuses, comme dans le cas de l'eau dénitrifiée.
Ils assurent, dans le même temps, des profits considérables à quelques
multinationales en situation de monopole. Dans ce domaine, comme
dans d'autres, la Confédération des Ecologistes Indépendants considère
qu'il faut s'attaquer aux causes qui ont induit ces choix économiques
et écologiques aberrants. Privilégier les solutions préventives
implique de remettre en cause la mondialisation et la logique du
profit à court terme, au profit d'un développement durable. Les
choix techniques sont toujours, en dernière instance, des choix
politiques... Substituer à grande échelle, la co-génération et les
énergies renouvelables au nucléaire, implique, par exemple, une
autre politique d'aménagement du territoire qui privilégie le retour
à une économie de circuit au détriment d'une économie ouverte.
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Santé
et protection sociale :
sortir des sentiers battus
L'accès
à une médecine de qualité doit être garanti à tous, quel que soit
le statut économique et social des malades. Un système de médecine
et de protection sociale à 2 vitesses ne saurait trouver sa place,
malgré l'avancée de la société duale. Les Ecologistes Indépendants
considèrent que l'équilibre financier de la Sécurité Sociale passe
par une refonte profonde de la fiscalité et des cotisations sociales.
Parallèlement,
le système actuel de santé doit être modifié. Il convient de réformer
rapidement les études médicales. Le corps médical doit être conduit
à soigner des malades plutôt que des maladies. C'est bien le sens
du serment d'Hippocrate. Il est essentiel de revaloriser l'entretien
personnel et l'examen clinique plutôt que les actes techniques anonymes.
De même, la préférence doit aller aux soins à domicile et aux hôpitaux
à dimension humaine et non aux grandes concentrations hospitalières.
Un
maillage régulier de centres de soins doit être considéré comme
une condition nécessaire d'un aménagement du territoire réussi.
Les missions de la Sécurité Sociale doivent êtres repensés. Des
compétences nouvelles doivent lui être attribuées dans le domaine
de la prévention. Il lui appartiendra notamment, d'initier les débats
d'utilité publique sur les sujets de société relatifs à la santé
du type drogue et mondialisation, obésité et consumérisme, cancers
et pollutions.
Enfin,
les thérapies douces en tant que traitement préventif du "terrain"-
seront systématiquement essayées en première intention, avant toute
médication brutale et invasive. Leur remboursement par la Sécurité
Sociale doit être généralisé C'est à l'individu qu'il incombe de
prendre en charge sa propre santé.
CONCLUSION
: ARTICULER REGROUPEMENT DES PARTISANS DE L'AUTRE POLITIQUE ET CONSTRUCTION
DE L'UNION DES ECOLOGISTES.
Tout
programme politique reste un catalogue de vœux pieux, s'il ne débouche
pas sur une structuration organisationnelle. Depuis sa création
en 1993, la Confédération des Ecologistes Indépendants a toujours
combiné le combat pour le regroupement des partisans de l'Autre
Politique avec la construction de l'Union des Ecologistes.
Ces
deux approches sont complémentaires car elles sont de nature différente.
Le combat des partisans de l'Autre Politique est un combat conjoncturel
qui divise toutes les familles politiques démocratiques françaises.
Il vise à restituer à la France sa souveraineté dans le domaine
politique, économique, judiciaire, en luttant contre les excès de
la mondialisation et contre la dictature technocratique de la bureaucratie
de l'Union Européenne. A l'image du Conseil National de la Résistance,
durant la 2e guerre mondiale, ce regroupement a durée de vie limitée,
n'a pas à se substituer aux organisations politiques existantes.
Par exemple, se battre ensemble pour déconnecter l'agriculture du
marché mondial n'implique pas que nous ayons obligatoirement la
même conception du développement du monde rural. Dans ce travail
avec nos partenaires de l'Autre Politique, il est prioritaire que
nous gardions notre identité en rappelant systématiquement quels
sont les fondements de l'Autre Politique Ecologique. Le combat pour
l'Union des Ecologistes a une autre dimension... L'Ecologie est
la seule utopie concrète capable de donner un contenu aux aspirations
à vivre et à travailler autrement, de concevoir d'autres rapports
économiques permettant aux valeurs de convivialité, de beauté et
d'amour de devenir prioritaires. L'Ecologie est à la fois une synthèse
et un dépassement des deux idéologie, le libéralisme et le socialisme,
qui ont structuré le débat politique au XIX° et XX° siècle. Comme
toute pensée politique naissante, l'Ecologie connaît un accouchement
organisationnel difficile dont il n'y a pas lieu de s'inquiéter
outre mesure
. A
l'image de l'enfant qui fait ses premiers pas, certains ne voient
pas d'issue sans se raccrocher au bras tutélaire de la Gauche ou
de la Droite. D'autres, parfois les mêmes, considèrent que pour
faire sérieux, moderne, "branché", l'Ecologie doit faire siens les
mythes de l'idéologie dominante dont la mondialisation est le vecteur.
La
Confédération des Ecologistes Indépendants ne partage aucune de
ces illusions. Elle respecte les rythmes de maturation des différents
courants écologiques français. Elle estime que ces divergences,
certes importantes, ne sont pas une raison pour rester divisés.
C'est pourquoi la Confédération des Ecologistes Indépendants propose
le rassemblement des organisations écologistes au sein de l'Union
des Ecologistes. Le caractère strictement confédéral que nous souhaitons
donner à cette Union des Ecologistes permettra à chacun de conserver
sa spécificité programmatique tout en partant unis chaque fois que
les circonstances l'exigeront.
La
Confédération des Ecologistes Indépendants appelle toutes les associations,
tous les individus qui partagent son double objectif de lutte contre
les excès de la mondialisation et de rassemblement des écologistes
à la rejoindre sans tarder.
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