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Genèse de l'Ecologie Politique Indépendante

Qui sommes-nous ?
Des écologistes politiques indépendants…
Cela signifie donc d'abord des défenseurs de l'Ecologie, mais signifie aussi quelque chose de plus large puisqu'il s'agit d'Ecologie Politique.
Reprenons donc les choses au point de départ : qu'est-ce que l'écologie ? et quel est son lien avec l'écologie politique ? Au départ, l'écologie, c'est une science, c'est la science qui étudie les relations de dépendances et les interactions entre les êtres vivants et le milieu non vivant.
Mais quel est donc le lien entre cette science, l'écologie, et, les organisations qui constituent l'Ecologie Politique ? entre une science et des organisations ? Nous verrons un peu plus loin qu'il y a peut-être plusieurs types de réponses. Mais, avant de rentrer dans les détails, donnons d'abord quelques indications simples.


De l'écologie scientifique à l'écologie politicienne.

L'écologie politique désigne l'ensemble de ceux qui ont voulu faire intervenir l'écologie, les problèmes écologiques dans la politique, dans le champ des préoccupations du monde politique. Mais avant l'écologie politique, les premières organisations qui prirent la défense de l'écologie furent des associations. Il y eut donc, aux côtés des scientifiques qui expliquaient l'écologie, une écologie associative qui la défendait ponctuellement et localement. Au début, l'écologie associative s'est contentée de vouloir faire pression sur les politiciens : ce fut l'écologie politicienne. Cela parut insuffisant.

De l'écologie politicienne à la recherche des causes collectives : l'écologie politique.

Une deuxième question se pose alors : Pourquoi, alors a-t-on vu apparaître de la part d'associations écologiques, locales puis nationales, et parfois de la part de scientifiques, cette volonté d'intervenir sur le fond et dans le dans le champ politique ?
La raison de fond la plus évidente est que les luttes quotidiennes de terrain concernant des problèmes écologiques se heurtent périodiquement à des arguments de nécessité collective : telle rocade détruisant tel paysage ; tel équilibre est présenté comme absolument nécessaire parce qu'auparavant, ont été construites, sous la pression de la croissance de l'agglomération, d'un côté, une zone d'activité, de l'autre une zone d'habitat, zones entre lesquelles les flux de transport engendrent des encombrements de plus en plus insupportables pour tous ; encombrements qui vont nécessiter sans doute une rocade supplémentaire. (quant à la croissance de la ville, elle n'est en général même pas expliquée, ni justifiée, mais présentée comme étant une évidence, un progrès !). Ainsi la lutte apparaît tardive et perpétuellement à reculons .

C'est alors qu'une réflexion semble donc nécessaire. En effet, tous les écologistes ont rencontré un jour, un Monsieur, " soi-disant sérieux ", un élu peut-être qui leur a dit : " moi, j'ai toujours été écologiste, peut-être bien avant les autres, et je n'ai de ce côté de leçons à recevoir de personne ; aussi, je reconnais le rôle positif que jouent les écologistes ; et je suis tout prêt à les écouter, à une condition cependant, qu'ils soient " responsables " ! c'est-à-dire qu'ils comprennent qu'il y a des moments où il faut être réaliste : on ne peut pas aller contre l'économie ".
Et cependant, à la suite d'un aussi beau discours, l'élu considéré nous explique comment, tout en essayant de réparer quelque dégât de quelque rocade, de quelque pollution, il est obligé naturellement de tout faire pour que continuent les phénomènes qui ont causé ces dégâts.
C'est souvent, après avoir rencontré de tels discours et de telles réalités, que les militants d'associations écologiques sont passés à l'écologie politique.
Et c'est aussi, après une telle confrontation que certains ont commencé à voir la nécessité d'une écologie politique indépendante.

La rencontre par l'écologie politique de l'économisme et du productivisme dominants et l 'apparition de la nécessité d'une écologie politique indépendante.

" Il faut être réaliste, on ne peut aller contre l'économie " . Cette phrase semble bien être le grand axe de la pensée dominante à laquelle se sont heurtés les écologistes. En fait, cet homme veut dire : l'écologie ne peut aller contre l'économie, que ce soit une économie de type socialiste ou une économie de marché, que ce soit une économie dirigée par un gouvernement de droite ou une économie dirigée par un gouvernement de gauche.

Le combat mené pour et au nom de l'écologie n'a pas cessé de rejoindre le combat mené par d'autres au nom de valeurs, au nom de certaines hiérarchies de valeurs, pour la simple et bonne raison, que les uns et les autres s'étaient heurtés aux mêmes mécanismes, avaient souffert du même " système " qui assurait cette domination. Ils ont pris conscience que l'on ne pouvait faire l'économie de lutter contre les mécanismes, contre les grandes évolutions qui en sont la cause.
Mais pourquoi ?
Pourquoi ce sont les écologistes qui ont été les premiers à refuser les explications existantes et les premiers à mettre en cause le véritable système ?

La logique de l'anti-économisme : vers un rassemblement anti-économiste à composante écologique

Parce que ce sont les problèmes écologiques qui ont le plus facilement montré à la fois le caractère dépassé de l'échec des explications dominantes, et qui ont montré le plus facilement les erreurs de ces explications dans la désignation de l'origine des problèmes.

Ainsi, l'écologie politique indépendante a par sa nature, une vocation de mouvement de rassemblement ; la vocation d'être un mouvement qui est censé rassembler tous ceux qui, pour des raisons diverses, parce qu'ils veulent une société plus juste, plus libre, plus écologique, ont décidé de lutter contre les mécanismes qui d'une part sont à l'origine des dégradations que nous subissons, et qui d'autre part, assurent cette primauté de l'économie en nous enfermant dans un étau.
L'écologie politique indépendante se définit donc de deux façons, mais, dans les deux cas, de façon beaucoup plus large que le simple terme scientifique d'écologie peut le laisser suggérer.

Elle se définit premièrement, par l'adversaire, par les mécanismes à abattre ; ces mécanismes sont à la fois la cause des dégradations écologiques, et aussi celle de la plupart des dégradations esthétiques, sociales, humaines, que nous connaissons (entre autres du chômage) etc…; et non seulement, ils sont à l'origine de ces dégradations, mais surtout ils font perdre aux citoyens la maîtrise des phénomènes économiques et, de ce fait, vident la volonté démocratique de son contenu réel.

Deuxièmement, l'Ecologie Politique Indépendante se définit, par la volonté de prendre en compte la vie quotidienne et ses différents aspects dans les décisions collectives. Le monde économico-politique, les mouvements politiques ne prenaient de fait en compte dans les décisions, que ce qui était quantifiable, mesurable, " mécanisable ", ce qui était objectif, ce qui pouvait être calculable économiquement. Ils délaissaient la vie quotidienne, le qualitatif, c'est-à-dire la qualité de la vie quotidienne, les aspects sensoriels, sensuels, affectifs, esthétiques.

Ainsi, dans l'écologie politique, l'écologie est donc devenue à la fois, le révélateur du caractère nocif de certains mécanismes, envisagés jusqu'alors sous leur seul aspect positif, et en même temps, elle devient progressivement le symbole de la valeur du non économique, de la qualité contre la seule quantité.

Ces deux rôles supposent que les écologistes politiques acceptent de lutter aux côtés de ceux qui sont victimes des mêmes mécanismes, de tous ceux qui désignent le même adversaire, pour d'autres raisons que les seuls équilibres écologiques, afin d'ébranler avec eux, les systèmes, les ensembles de mécanismes et d'évolutions qui sont à l'origine de ce qu'ils dénoncent.

Mais, vouloir proposer des changements réels et profonds, tout en respectant la liberté de chacun, suppose beaucoup plus d'analyser les pressions et les obligations qui s'exercent sur les citoyens, que de dénoncer ou de vouloir interdire leur comportement.

La CEI a donc vocation à rassembler non seulement ceux qui sont partis des problèmes écologiques pour mettre en cause les mécanismes responsables des dégradations, mais tous ceux qui, au nom de la qualité et des critères humains, luttent contre la primauté de la quantité et des critères économiques. Elle aspire à la construction d'un ensemble plus large, où pourraient se retrouver tous ceux qui désignent comme adversaire les mêmes mécanismes, les mêmes évolutions (dimension des marchés, mondialisation, concentration, élévation des niveaux de décision, mobilité accélérée, etc…), les mêmes logiques de recherche de la croissance de la productivité, les mêmes logiques techniciennes, la même logique d'organisation, etc…
Chacun peut le faire au niveau, au moment et dans le cadre où il peut agir (national, régional, etc…). Mais, l'important est de connaître les mécanismes et d'agir ensemble, selon un plan commun.